Qu’est-ce qu’elle aurait aimé que Hamish soit là. Lui au moins, il n’était pas resté de l’autre côté, dans l’
Autre-Monde. Et pourquoi qu’il y était encore Harris ? Il serait temps qu’il finisse ses affaires là-bas et vienne ici. Certes, c’était très compliqué de retourner dans son ancienne vie quand on vous en avait construit une toute nouvelle. Fausse, mais d’une telle véracité qu’on s’y détachait difficilement. La Méchante Reine avait fait du beau travail. Après tout, alors qu’elle discutait avec Hubert ce matin et un café au gout trop dilué, il était en sécurité là-bas. Du moins pour l’instant. Il y avait eu encore un grand débat sur les derniers événements, ce qu’on savait, ce qu’on ignorait et ce qu’il nous restait à savoir. Puis que Storybrooke avait été touché par la menace d’or et d’ébène qui venait frapper un peu trop souvent aux portes de leur royaume. Après, dans la longue liste de sujet, c’était l’état de leur père qui était gravement blessé à cause d’une bataille, et très malade. Il n’était pas mourant, mais presque. Un mois qu’il était alité et qu’il devenait fou à rester sans bouger. Mérida n’osait même plus lui rendre visite et l’entendre pester qu’il voulait se lever, servir à quelque chose… Il fallait parfois le plaqué sur le lit pour qu’il se ménage et n’envenime pas les choses lui et son entêtement. Enfin, comme toujours un premier repas de la journée avec un des triplés qui n’était pas des plus joyeux, voire même des plus barbant et déprimant. Même Cly ne lui apporta pas plus de réconfort. Le matériel de défense était en rade… S’ils se faisaient attaqué, ce ne serait pas sans grande perte et ça, la pauvre Reine, ça l’angoissait. Aujourd’hui, les Macintosh avaient en plus décidé de passer pour parler un peu stratège. Un échange politique et militaire, mais elle le savait, aussi pour s’informer de la place de Mérida à ce jour au milieu des batailles, de son poids sur la domination des quatre clans, et son mérite pour régner. Toujours pas de mari, de moins en moins de facilité à tenir tête à Beldam. Elle préférait de loin Cora comme adversaire.
Un paquet de missive de toutes sortes dans les mains, elle les épluchait en parcourant le château, des cuisines jusqu’à la Grande salle. Il y avait des petits parchemins des trois autres clans qui envoyait des rapports par pigeon voyageur ou encore demandait une « audience » même si le terme était pas si poli vu l’urgence de la situation. Il y avait aussi quelques feuilles blanches venant tout droit de Storybrooke, des nouvelles de Harris. Dans le tas, il y en avait un, tout en dessous de la pile qui n’était pas encore ouverte. Mérida en avait marre des papiers. Hubert lui avait proposé de l’aider, même Cly, mais elle s’enfermait dans ses responsabilités et n’arrivait plus à déléguer tant elle angoissait. Pourtant, cette dernière lettre glacée, elle aurait du la lire. La rousse débarqua dans la Grande-Salle. Il y avait comme un bruit de fond qui lui hérissa les poils. Une chanson agaçante et niaise. La reine leva ses yeux, figée de peur et malheureusement son cauchemar était réalité. Giselle. Elle secoua la tête, comme pour essayer de chasser une mauvaise hallucination qu’elle aurait pu avoir à cause de la fatigue ou le stress.
Non, non, non, non ! Et Giselle courut vers elle. Mérida fit un pas sur le côté pour l’éviter et tenait ses mains devant elle, pleine de lettre pour éviter qu’elle ne tente encore une fois de s’approcher trop près. Elle n’était vraiment pas d’humeur aux câlins. L’envie de lui faire un croche-pied par la même occasion l’avait démangé. Un coup contre le mur et hop elle l’a renvoyait chez les folles ni vu, ni connu. «
Ce n’est pas trop partagé… Pourquoi t’es là ? » demanda Mérida froide en passant les lettres les unes après les autres, paniquée, pour chercher une explication. Elle était là, tout en dessous du paquet. Une lettre d’Arendelle : «
J’en peux plus… A ton tour. Cordialement Elsa. » Un immense papier juste pour ça. Merida froissa la missive entre ses mains, un sourire jaune à l’attention de Giselle.
Rappelle moi de ne pas te sauver si t’es dans la merde... pensait-elle à l’attention de sa cousine. Elle retint un élan de transformation, ayant presque laissé l’animal en elle s’imposer. C’est qu’elle était fatiguée et sensible en ce moment.
Giselle lui parlait de son espionnage et elle la fusilla du regard. «
Mais de quoi tu parles ? soupira t-elle presque pas faussement, vu qu’elle était naturellement exaspérée par la femme d'Hamish.
Bon faut que je t’explique, c’est qu’une fausse excuse pour ne plus t’avoir dans les pâtes et te lier un peu plus avec ta vraie famille. Harris n’est pas là, ça t’évitait de te voir te languir dans mes pattes. Ca fait un moment, il est temps que je te dise la vérité » lui fit-elle une grimace faussement coupable. Elle porta son attention aux barbares qui avaient accompagné la jeune princesse et leur fit signe de partir. «
Vous attendez peut-être un pourboire ? » dit-elle par réflexe de sa vie à Storybrooke. Les hommes partirent. Elle frappa sèchement Giselle derrière la tête. «
T’es qu’une sotte ! Tu peux pas la fermer un peu ! L’espionnage, c’est secret, donc t’en parle pas. Surtout pas devant les gens que tu veux espionner ! » s’emporta la rousse en montrant la direction de la porte qu’avaient pris les hommes de Drago. En réalité, ce qu’elle lui avait dit plutôt était la vérité, ce n’était qu’une excuse pour l’envoyer là-bas et qui sait si l’autre idiote aurait pu lui servir. On ne savait jamais. Harris avait toujours dit, comme Hamish de ne pas la sous-estimer. Chose qui était bien difficile pour la reine. Elle ne la supportait pas. «
Ecoute, c’est pas vrai, j’ai toujours besoin de toi là-bas » tant qu’elle y croyait, Mérida en abuserait. Elle ne comprendrait pas de toutes les façons si on lui expliquait pourquoi Elsa et elle s’amusait à se l’envoyer quand les nerfs commençaient à lâcher. «
Y’a encore à manger dans les cuisines si tu veux… Attends ! Tu sais quoi ? Après, je te libère… » ou plutôt elle se libérait elle.
Mérida monta les quelques marches jusqu’au trône, prenant la place de son père et jetait une à une les lettres qu’elle avait déjà lues sur le siège de feu sa mère. Hubert était descendu dans la salle du trône aussi et en voyant Giselle et Mérida face à face, il préféra faire demi-tour. Il attrapa Cly au passage qui comptait prendre le même chemin et les deux hommes préférait éviter et la reine et la princesse.
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