FAST - Il faut que je te parle d'un truc ! (Régina Mills) [SB]

Il devait être le milieu de l’après-midi lorsque j’ouvris les yeux pour la première fois ! Pris de nausée et d’un terrible mal de tête, je me relevais pour découvrir mon salon dans un état pitoyable ! Des bouts de verre gisaient aux quatre coins de la pièce. La plupart des meubles étaient amochés et certains de mes bibelots étaient cassés. Ce n’était pourtant par le spectacle le plus navrant de tous. Ce qui rendait ce décor misérable, c’était avant tout la dizaine de bouteilles d’alcool à moitié entamées qui m’entouraient. Elles avaient cependant le mérite de justifier mon mal de tête !

Difficilement, je me relevais du canapé où je me trouvais avachis. Décidé à trouver le remède miracle qui ferait passer ma gueule de bois, je me mis alors en marche pour rejoindre la salle de bain. C’est alors que je passais devant la table de la salle à manger. Les vestiges de mon dernier dîner partagé avec Kiernan la veille étaient encore présente. Balancés aux quatre coins de la table, les sets de table me ramenèrent à l’horreur que j’avais vécu ce soir-là. Cela devait être une soirée mémorable, un excellent repas entre amis suivie d’une nuit torride loin des regards indiscrets. Cela avait été loin d’être le cas. J’avais payé ma trop grande confiance en mon ami qui m’avait tout simplement poignardé dans le dos. Il avait tout fait pour que Anna puisse nous prendre en flagrant délit.

Ma compagne était partie totalement déboussolée et je faisais enfin face à la réalité. Kiernan ou tout du moins ce qui restait de lui n’était plus qu’un lointain souvenir ! Aujourd’hui, il ne restait plus que ce monstre d’Elliott et c’était entièrement de ma faute… ou plutôt de la faute de Hyde. Il m’avait fait perdre ma compagne et mon meilleur ami au cours de la même soirée. J’étais si furieux que j’avais détruit tout ce qui se trouvait à ma portée. Je ne m’étais calmé qu’au moment où mes yeux s’étaient posé sur la bouteille de vin à moitié entamée qui accompagnait avec bon goût mon excellent châteaubriant. Par désespoir, je l’avais terminée et je m’étais jeté ensuite avec avidité sur mon minibar. Je ne désirais plus qu’une chose, oublier !

Soudain, j’entendis frapper à ma porte. Je poussais alors un râle de lassitude. Ce n’était vraiment pas le moment ! Mal peigné et portant une tenue des plus débraillées, je n’étais pas en état de recevoir. Sauf que mon apparence physique, je m’en fichais ! Ma vie venait d’éclater en mille morceaux. La démarche lasse, je m’approchais de la porte et l’ouvris. Je découvris alors Régina, très surpris. "Qu'est-ce que tu fabriques ici, toi ?"Bien sûr, le fait que j’ai envoyé un SOS à ma vieille amie la veille faisait partie des choses que j’avais oubliées !

Le voyage dans le monde des contes était imminent, plus que quelques jours, et Regina s’affairait à tout préparer. Elle s’était organisée pour faire garder Henry et Roland par Belle, vu qu’Emma venait aussi, tout comme Robin évidemment. Elle avait préparé les affaires de chacun, et comme elle n’avait aucune idée de la durée exacte de leur absence, ni même s’ils en reviendraient d’ailleurs, mais il fallait rester positifs, elle avait fait des bagages assez conséquents. Et bien sûr donné un exemplaire des clés de la maison à Belle, au cas où. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle se sentait assez mal, sans doute était-ce la perspective de retrouver une partie de son royaume à feu et à sang qui lui donnait la nausée. Ce matin-là, elle s’était donc levée, allumé et posé son téléphone dans un coin avant de recommencer une énième fois le nettoyage de sa cuisine. Ça la calmait, et clairement, elle était un peu stressée à l’idée d’emmener des citoyens de Storybrooke, Robin y compris, peut-être au casse-pipe. C’est alors qu’elle entendit la sonnerie de relance de son téléphone portable. Elle l’attrapa et vit que Marvin lui avait envoyé un SMS, qui en plus datait de la veille au soir, enfin plutôt de tard dans la nuit, et qui disait qu’il avait besoin d’elle. Etonnée, et surtout inquiète, elle s’empressa de quitter sa maison pour se rendre à celle de son ami qui semblait être en détresse. En chemin, elle culpabilisa de n’avoir pas vu son appel à l’aide avant.
Une fois garée dans l’allée qui donnait sur la maison du fabricant de jouets, l’ancienne reine se précipita sur la porte et sonna. Quelle ne fut pas sa surprise de voir Marvin complètement débraillé, décoiffé, complètement en vrac. Il était si loin de sa classe habituelle. Que s’était-il passé ?

-Marvin ? demanda-t-elle machinalement, ignorant l’accueil impoli qu’il lui fit. Mais… que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui t’arrive ? J’ai reçu ce message de ta part, lança-t-elle en lui montrant son téléphone avec le SMS en question.

Intrigué, je lisais machinalement le message que j’avais envoyé la veille à Régina. Je rougis alors, un peu honteux de l’accueil froid que j’avais réservé à mon amie. Après tout, elle n’avait fait que répondre à ma prière en se rendant chez moi dès qu’elle l’avait vu. Je ne pouvais que me montrer reconnaissant devant sa loyauté très touchante. Un peu confus, je passais une main devant mon visage « Oui… oui bien sûr, je te prie de m’excuser, Régina ! Je… je ne vais pas très bien ce matin… merci d’être venue… euh, tu veux rentrer ? » Question stupide, bien évidemment ! Pourquoi venir jusqu’ici pour rester sur le pas de ma porte ? Ce n’est qu’au moment où je la laissais rentrer que je regrettais mon geste. Mon amie devrait forcément passer par le salon ! Elle s’apercevrait du capharnaüm qui y régnait et l’expression de surprise qu’elle avait en m’apercevant n’aurait rien à envier à celle qu’elle afficherait en visitant mon arrière-boutique. Rougissant de plus belle, je me sentis alors misérable et plus honteux que jamais. Durant toute ma vie d’humain, j’avais appris que l’apparence était une chose primordiale. Je m’étais toujours efforcé de recevoir mes amis dans un décor accueillant et irréprochable. Je ne me serais jamais permis de leur rendre visite en portant une cravate de travers. C’est alors que je rendis compte à quel point j’avais touché le fond. « Je… je suis vraiment désolé… je… » Ne pouvant réprimer plus longtemps mes émotions trop fortes, j’éclatais en sanglot une fois de plus, étant incapable de me contrôler. « Je te prie de m’excuser… je ne voulais pas te paraître inconvenant. J’ai vraiment l’air d’un idiot… Oh Régina si tu savais il… elle... Je viens de passer la pire soirée de ma vie ! Je me sens tellement mal ! »

Marvin n’avait clairement pas l’air dans son assiette, et le regard inquiet qu’avait posé Regina sur lui ne pouvait que s’amplifier. Il bredouilla quelques paroles d’excuses, la remercia d’être venue et lui demanda si elle voulait entrer. Toujours sous le choc de la vision de son ami dans cet état, elle se contenta de hocher doucement la tête. Il se poussa et la maire de la ville entra. Là s’offrit à ses yeux le spectacle déroutant d’une pièce sens dessus-dessous. C’était tellement loin du Marvin ordonné et pointilleux qu’elle connaissait. Bouche bée, elle observa de là où elle était chaque recoin de la pièce, les objets brisés au sol, les cadavres de bouteilles d’alcool, on aurait cru que le salon avait subi une tempête. Lors que le pingouin s’excusa à nouveau, elle se retourna vers lui, voulant lui dire que ce n’était pas grave, qu’elle était là pour l’aider, mais elle n’eut le temps d’ouvrir la bouche qu’il éclata en sanglot. Voilà bien une chose qu’elle n’avait encore jamais vue : Marvin pleurer. Marvin être aussi mal. Regina n’attendit pas plus de deux secondes avant de prendre son ami dans ses bras, espérant le réconforter un peu.

-Ne t’excuse plus, Marvin. Je suis là pour toi, calme-toi. Quand tu te sentiras prêt, tu m’expliqueras, si tu le souhaites, ce qui s’est passé.

Tout en parlant, elle faisait des petits cercles dans le dos du scientifique, essayant d’apaiser sa peine, même si elle ne savait pas exactement de quoi il retournait. Après quelques secondes, elle se détacha doucement de lui pour l’inciter à venir s’asseoir dans le canapé. Voyant qu’il était lui aussi encombré de tout et n’importe quoi, elle claqua des doigts, faisant disparaitre tout ce qui avait trait à des déchets ou des choses cassées. Le salon ressemblait alors déjà plus à une pièce telle que l’habitation de Kandinski pouvait en avoir. L’ordre revenu, elle s’assit avec lui dans le salon.

A peine avais-je éclaté en sanglot que Régina vint me serrer dans ses bras. Voilà ce que j’attendais depuis hier soir, un étreinte amicale et sincère, bien loin de celle que Kiernan m’avait donné après le départ d’Anna pour faussement me réconforter ! Pourquoi est-ce que je perdais mon temps à tout faire pour sauver un « ami » pareil ? Cette réflexion fut accompagnée d’une nouvelle crise de sanglot. Je me laissais ensuite être bercé par les paroles de Régina et retrouvais un peu de calme. Je m’écartais ensuite, adressant au maire un sourire à la fois triste et reconnaissant. J’écrasais alors des larmes sur ma joue et au coin de mes paupières. « Merci beaucoup Régina… je me sens un peu mieux. Je… je vais tout t’expliquer. » Régina me proposa de m’asseoir avant de s’apercevoir du désordre qui régnait dans mon salon. Telle Mary Poppins, elle rangea le salon à l’aide de sa magie laissant la pièce dans un bien meilleur état. Je poussais alors un petit rire « Décidemment, il faudra un jour que je reconnaisse avoir mal jugé la magie ». Je retrouvais alors ma morosité tandis que je prenais place à ses côtés sur mon canapé. Je restais silencieux quelques minutes, ma tête reposant entre mes mains. Par quoi devrais-je commencer ? Il y avait tellement de catastrophes dont je devais lui parler. Sortant de ma torpeur je me tournais vers Régina et saisis ses mains dans les miennes « Tout d’abord Régina, il... il faut que tu me promettes de garder pour toi le secret que je vais te confier ! Et si… si c’est possible, essaie de m’écouter dans trop mal me juger ! Tu me le promets ? » Je reprenais alors mon souffle et mon cœur battait alors à tout rompre. « Tout est de ma faute… même si Kiernan y est pour beaucoup aussi ! Il… il faut tu le saches pour tout comprendre… Kiernan et moi… nous sommes… nous avons… nous sommes amants et notre liaison ne date pas d'hier ! »

Un salon de nouveau rangé, un Marvin installé dans son canapé et qui avait cessé de pleurer, voilà qui commençait à être mieux. A présent, Regina attendait qu’il lui parle, qu’il soulage son cœur et sa conscience pour enfin comprendre exactement de quoi il retournait. Elle était ravie de l’avoir fait un peu rire grâce au rangement express qui lui valut de reconnaitre l’utilité de la magie. Mais réellement, elle ne l’avait jamais vu comme ça, il devait vraiment s’être passé quelque chose de grave pour qu’il en pleure et surtout pour que sa maison soit dans un tel état. Assise à côté de Marvin, tournée vers lui, elle le laissa lui prendre les mains.

-Bien entendu, Marvin, tu as ma parole, tout ce que tu me diras restera entre nous.

Elle lui adressa un petit sourire en coin avant de reprendre.

-Tu sais bien que je suis la dernière personne à pouvoir juger qui que ce soit. C’est promis, parle sans craintes.

La belle brune le laissa alors reprendre son souffle et le regarda avec douceur alors qu’il commençait son récit, du moins, l’explication de sa relation avec Kiernan.

-Je dois admettre que je commençais à m’en douter.

Elle regarda autour d’elle, la pièce qui désormais ne ressemblait plus à un capharnaüm innommable.

-C’est lui qui a fait tout ça ? Est-ce qu’il t’a fait du mal ?

Connaissant les accès de colère du specimen, Regina pensa immédiatement que c’était lui qui avait chamboulé toute la pièce, et pire, elle se demandait s’il avait pu blesser son cher fabricant de jouets. L’ancienne reine le regarda alors, comme pour scruter s’il avait des blessures.

Régina acquiesce à ma demande, me faisant part de sa totale discretion et de son écoute tolérante et attentive. Il est vrai que j’oubliais presque que je m’adressais à la Méchante Reine. Ces déclarations me rassurèrent et je me livrais alors à des confidences qui pesaient lourd dans mon cœur. Je lui parlais pour commencer de ma liaison avec Kiernan. Cet aveu ne semblait pas la surprendre plus que cela ! Interloqué, je la regardais très surpris « Tu t’en doutais ? Qu’est-ce que… qu’est-ce que tu veux dire par là ? » Suivant du regard Régina, je regardais mon amie jeter des regards suspicieux autour d’elle. De toutes évidences, elle sous-estimait la dangerosité de mes propres colères « Non, non ce n’est pas lui ! C’est moi. Je… j’étais tellement en colère ! Quant au fait de m’avoir fait du mal » Je passais rapidement une main sur ma gorge, par réflexe « Disons qu’il n’a fait que rendre les coups que je lui ai donné… Je ne peux pas vraiment lui en vouloir ! Non… c’est émotionnellement qu’il m’a fait le plus de mal ! » Je soupirais alors lourdement, sentant un mélange de colère et de tristesse envahir mon cœur « La vérité c’est qu’il n’a pas supporté l’idée que je puisse être heureux en ménage ! Pourtant je savais qu’il n’était qu’un crétin égocentrique et possessif… j’aurais dû me douter qu’Anna aurait eu à payer pour ses névroses.» De honte, je passais une main sur mon visage « Il lui a tout raconté, Régina ! Il lui a parlé de notre aventure. Anna ne voulait pas le croire sur parole ! Alors il s’est débrouillé pour qu’Anna… enfin pour qu’elle nous prenne en flagrant délit ! Je me sens tellement misérable… Anna ne méritait pas ça ! » Je me relevais alors du canapé et me dirigeais vers l’autre bout de la pièce « Je ne la méritait vraiment pas ! »

Regina lui sourit avec tendresse lorsque Marvin sembla surpris, voire quelque peu inquiet, de l’entendre dire qu’elle s’en doutait pour lui et Kiernan. Elle secoua doucement la tête.

-J’ai commencé à me poser des questions à force de t’entendre le défendre quoi qu’il fasse.

Elle n’allait pas insister, mais pour elle, ça allait au-delà de la simple amitié. C’était un comportement qu’elle aurait seulement pour Robin, ou Henry et Roland. On ne pouvait tolérer les exactions d’un simple ami, même son meilleur ami. On ne pouvait le défendre pour tout. Elle pouvait donc aussi comprendre à quel point Marvin se sentait mal. Kiernan avait une place spéciale dans son cœur, et à présent, le pauvre pingouin souffrait. Kiernan avait tout avoué à Anna, et maintenant, Marvin était en passe de perdre les deux êtres qui semblaient le plus compter pour lui. C’était une situation Ô combien difficile, et madame le maire ne le comprenait que trop bien. En flagrant délit en plus ! Regina écarquilla les yeux. Kiernan était vraiment allé loin.

-Je suis tellement désolée d’entendre ça, Marvin…

Elle lui prit la main pour essayer de le réconforter un peu.

-Ecoute, je sais que c’est très difficile, mais il va falloir te reprendre. Pour commencer, tu dois accepter que tout le monde a le droit de faire des erreurs, même toi. Tu en as fait une, tu as pensé que tu pourrais avoir les deux, et ça s’est retourné contre toi. Ne penses-tu pas que tu as été assez puni par la situation ? Il est donc inutile de continuer à te flageller. Maintenant, tu dois réfléchir à ce que tu veux. Est-ce que tu veux récupérer Anna ? Si oui, laisse lui un peu de temps, et essaie de lui parler. Rassemble tes idées, vois ce que tu as envie de lui dire, ce que tu as envie qu’elle sache.

Régina avait donc commencé à se douter de mon histoire avec Kiernan en constatant avec quel empressement je le défendais pour tout. Était-ce réellement là que se trouvait la différence entre amour et amitié ? N’était-ce pas naturel que je défende mon ami alors que toute la ville ou presque se liguait contre lui ? Ecrasant une nouvelle larme sur ma joue, je soupirais lourdement.

- J’ai cru… j’ai cru que je pourrais le rendre meilleur ! Qu’en me battant jour après jour pour lui je pourrais faire ressortir le souvenir que j’en avais depuis la Malédiction… mais Hyde l'a complètement détruit ! Pourquoi m’a-t-elle infligé un sort aussi cruel ? Pourquoi est-ce que de toutes les personnes que j’aies côtoyé dans le Monde des Contes, il a été le seul dont je me souvenais ? Explique-moi, je voudrais comprendre. Pourquoi ?

Reprenant mon souffle, je trouvais la force de lui avouer toute la Vérité et je fus soulagé de voir Régina partager ma douleur. Elle tint alors un discours des plus flatteurs, me répétant sans cesse que je devais cesser d’être la victime dans cette histoire. Je devrais réfléchir pour mieux agir par la suite ! De ce choix découlerait peut-être tout mon avenir.

- Ce n’est pas aussi simple, Régina ! Je sais depuis toujours que mon aventure avec Anna n’était que temporaire. Elle veut rentrer à Arendelle pour retrouver sa famille et revenir auprès de son mari ! Je ne peux pas l’en blâmer ! Je sais très bien que je ne pourrais jamais la récupérer ! C’est beaucoup trop tard à présent… Non je crois que ce que je veux réellement, c’est être un bon père pour Hope ! Je veux qu’Anna soit persuadée que je serais le meilleur des pères du monde pour notre fille ! Est-ce que tu crois que ce sera le cas ? Parce que Kiernan a réussis à me faire croire le contraire… Je suis moi-même en train d’en douter !

Marvin essayait de s’expliquer sur ce qu’il espérait pour Kiernan, ce qu’il pensait pouvoir accomplir. Le rendre meilleur, s’obstiner dans cette voie pour lui. C’était un beau sens de la dévotion, et Regina y était sensible, car elle-même n’aurait pas eu la force de changer pour devenir meilleure aussi si Henry et Robin n’avaient pas cru en elle. Cependant, pour que le changement puisse opérer, il faut aussi que la personne soit prête à y mettre du sien.

-Tu es un ami exceptionnel, Marvin, tu as fait tout ce que tu as pu pour lui et c’est tout à ton honneur, mais pour devenir meilleur, avoir un entourage attentionné ne suffit pas, il faut être prêt à changer. J’en sais quelque chose. Quant à la Malédiction… Oh Marvin je suis tellement désolée, je ne peux pas te dire exactement le pourquoi du comment. Je l’ai lancée très égoïstement pour faire souffrir Blanche et David, sans penser aux conséquences pour tous les autres. Elle s’est appliquée, si je puis dire, plus ou moins de la même manière pour chacun. Je ne sais pas pourquoi tu as eu des souvenirs de lui, je suis navrée.

Elle avait une certaine peine à chaque fois qu’elle repensait à cette malédiction qu’elle avait lancée des années auparavant, déjà trente ! Et qui avait causé tant de malheur autour d’elle. A l’époque, elle souffrait tellement et était tellement assoiffée de vengeance qu’elle ne voyait rien d’autre. Aujourd’hui, et depuis plus d’un an, elle avait pris la pleine mesure de la portée de ses actes et essayait de se racheter.
Pour l’heure, la maire de Storybrooke essayait surtout de donner des pistes à son ami pour l’aider à se sortir de cette mauvaise passe dans laquelle il se trouvait. Agir, et surtout réfléchir avant, lui permettrait d’éviter de s’enliser dans la déprime. Et il semblait déjà savoir ce qu’il voulait. Regina hocha la tête avec un petit sourire.

-Je sais bien que ce n’est pas simple, aucune histoire ne l’est. Voilà qui est bien parlé. Prendre soin de ta fille est ce qui t’aidera à aller de l’avant. Si tu es prêt à laisser tomber ton histoire avec Anna, si tu juges que c’est mieux pour toi, pour elle, pour vous qu’elle regagne ses terres d’Arendelle, alors oui, Hope t’aidera à passer à autre chose. Un enfant, ça change la vie tu sais, ça te fait tout voir d’un œil différent.

Régina me tint alors un discours que je trouvais plein de sens. Après tout, s’il était une personne qui avait accompli ce long et difficile parcours qu’était celui de la rédemption, c’était bien la maire de la ville. Je retins difficilement un autre sanglot à l’idée que je l’avais perdu pour de bon.

- Je te remercie pour ce joli compliment, j’avais vraiment besoin de l’entendre. Parce que franchement, c’est vraiment pas le sentiment que j’ai en ce moment. Je suis tellement fatigué de détruire constamment tout ce que je construits… Tu penses que je devrais l’abandonner ? Que je devrais le laisser s’autodétruire sans plus rien tenter pour le sauver ?

Je ne pensais pas à mal lorsque je lui avais adressé cette question. Ce n’était pas dans le but de la faire souffrir mais dans celui de mettre enfin des mots sur cette interrogations qui m’avait torturé l’esprit depuis maintenant deux ans.

- Pardon Régina, ce n’est pas ce que je voulais dire ! J’espérais simplement que tu pourrais répondre à quelque unes de mes interrogations. Laisse tomber, ce n’est pas important !

Régina approuva alors mes projets concernant Hope. J’espérais tellement que ma petite fille pourrait me rendre un peu de mon amour-propre avant que ma vie ne s’achève. Seulement, j’ignorais comment je pourrais y parvenir seul. Imaginer devoir élever mon enfant sans sa mère ne faisait pas vraiment partie de mes projets de vie.

- Je ne veux pas la laisser partir, mais je n’ai pas le choix ! Anna sera bien plus heureuse aux côtés de Kristoff qu’à mes côtés. Elle n’est pas ma femme et elle ne le sera jamais ! Il faut que j’arrête de me bercer d’illusions ! Je veux faire en sorte de la rendre heureuse jusqu'à son départ ! Elle mérite que je me batte pour elle... Je ne sais pas ce qui arrivera avec Hope, mais je compte sur vous pour m’aider dans cette tâche ! Quoiqu’il arrive j’aurais besoin de mes amis à mes côtés… surtout en ce moment !