FAST - Il faut que je te parle d'un truc ! (Régina Mills) [SB]

Parler de Kiernan était assez délicat, étant donné l’important que cet homme avait dans la vie et dans le cœur de Marvin… tandis que Regina ne lui accordait que peu d’intérêt, pour ne pas dire qu’elle s’en méfiait carrément ou qu’elle ne l’appréciait absolument pas. Voilà qui ajoutait à la longue liste des choses qu’elle avait à reprocher à cet être incontrôlable : il faisait souffrir Marvin et ne se rendait pas compte de la chance qu’il avait de l’avoir pour ami, lui qui était toujours prêt à tout pour lui.

-En ce qui concerne Ravenswood, ce n’est pas toi qui l’as détruit. Il se détruit tout seul en refusant d’entendre raison. Tu as fait tout ce que tu pouvais pour lui, répéta-t-elle. Tant qu’il ne sera pas prêt à y mettre du sien, il ne pourra pas changer. Ce n’est pas à toi à te rendre malade pour le sauver alors qu’il ne désire pas l’être.

Ces paroles pouvaient sonner un peu amères, mais pour l’heure, qui était à ramasser à la petite cuiller ? Certainement pas Kiernan. Puis, le fabricant de jouets posa des questions sur la malédiction.

-Pour tout te dire, ce n’est pas moi qui ai créé le sort Noir, c’est Gold. La seule personne en mesure de répondre à tes questions à ce propos, c’est lui. Il m’a manipulée pour que je le lance, c’est tout. J’ai été assez bête pour sacrifier le cœur de la personne que j’aimais le plus dans l’unique but de me venger. Chose que lui n’était pas prêt à faire. Voilà où nous en sommes.

Marvin avait déjà un plan d’action pour remonter la pente : prendre soin de sa fille, être un père exemplaire pour Hope. Cela faisait plaisir à entendre, Regina était ravie.

-Je suis fière de toi, Marvin. C’est exactement ce qu’il faut faire, je pense. Concernant Anna, laisse-la prendre ses décisions, même si c’est très difficile. Fais ce qu’il faut jusqu’à son départ, et ensuite tu auras Hope, tu pourras te consacrer entièrement à elle. Et bien entendu, nous serons là pour t’aider, Hilda, Robin et moi. Je ne sais que trop bien combien il est difficile de s’occuper d’un bébé en étant seul. Nous serons là pour te rassurer, crois-moi, ça va aller.

Sans ajouter un mot, le regard toujours aussi embué de larmes, j’écoutais les propos de Régina qui sonnaient assez juste dans mon esprit. Je savais que les deux personnes que je considérais comme mes meilleurs amis ne s’appréciaient de loin pas. Cependant, je ne pensais pas qu’il fallait prêter aucune intention belliqueuse dans les propos de Régina. Elle ne cherchait pas à m’éloigner de lui pour le seul plaisir de le faire mais réellement pour me protéger. Cela me changeait agréablement de savoir que je pouvais compter sur l’honnêteté de certains de mes amis.

- Ces paroles me semblent pleines de sagesse. Tu as raison, tant qu’il ne me montrera pas qu’il désire réellement changer, je ne l’approcherais plus ! J’ai assez d’amis dans ma vie pour ne pas m’accrocher à ceux qui ne le mérite pas !

J’avais prononcé ces mots avec une froide détermination. Cela n’avait cependant pas été sans une certaine amertume dans la voix. Mais Régina avait raison, je refusais de devenir une véritable loque humaine pour une chose que je n’obtiendrais jamais. La discussion vint sur le sujet de la Malédiction, je souris tristement à ces quelques propos.

- Autant dire que je n’aurais jamais de réponses ! Je sais ce qu’il en coûte de passer un marché avec le Ténébreux. Le jeu n’en vaut vraiment pas la chandelle ! En revanche, je suis vraiment désolé pour toi Régina. J’imagine à quel point cela a dû te sembler pénible !

Je lui adressais alors un sourire chaleureux, j’étais si touché par les propos qu’elle avait tenu à l’instant.

- Je te remercie ! Merci d’être là pour moi lorsque j’en ai besoin ! Je pense que si tu es parvenue à élever seule un petit garçon aussi formidable qu’Henry, je devrais être capable de faire de Hope une petite fille inoubliable ! Mais j’aurais certainement besoin de tes conseils dans ce domaine-là. Je n’ai pas eu vraiment de bonnes expériences en tant que père.

Sentant la conversation arrivée à son terme, je regardais en souriant l’état du salon qui avait était un véritable désastre. L’espace d’un instant, je regrettais ce qui venait de se passer. Mais je n’avais aucune raison de m’excuser face à l’une de mes amies, n’est-ce pas ? N’était-ce pas ce qu’elle m’avait elle-même dit auparavant ? Je jetais un œil vers moi amie dans un demi-sourire.

- Je ne remercierais jamais assez pour être venue ici ce matin… merci pour tes précieux conseils. Tu sais, je ne voudrais surtout pas abuser, mais je t’avoue que je n’ai pas envie de rester seul aujourd’hui. Est-ce que ça te dérangerait de rester avec moi… ou alors je pourrais t’accompagner où tu as prévu d’aller ?

Marvin semblait enfin déterminé à aller de l’avant en ce qui concernait son amitié destructrice avec Jack l’Eventreur. L’ancien pingouin voulait, par tous les moyens, le ramener à la raison, le faire pencher vers des intentions plus correctes, mais il semblait évident que Kiernan n’était pas prêt à prendre ce genre de résolutions, au vu de ce qu’il venait de faire subir au fabricant de jouets. N’avait-il pas pitié de son ami qui avait lui-même tant lutté contre Hyde ?

-Voilà qui est bien parlé, le congratula-t-elle.

Et puis, à juste titre, Marvin cherchait des réponses. Regina avait du mal à parler du Sort Noir étant donné qu’elle ne l’avait pas conçu. La paternité de cette abomination revenait à Rumplestiltskin, et comme le scientifique venait de le dire, il en coutait beaucoup trop cher d’avoir à faire au Ténébreux.

-Comme tu dis, ça n’en vaut pas la peine, c’est derrière nous tout ça à présent. Laissons Gold à ses affaires.

Le ton de Regina était un peu amer. Elle aurait bien eu besoin de son aide, à ce crocodile, mais le risque était trop grand. Le sourire de Marvin fut alors contagieux, et l’ancienne reine était heureuse de voir que son ami reprenait du poil de la bête.

-Tu n’as pas à me remercier. Quel genre d’amie serais-je si je ne venais pas quand tu m’appelles à l’aide ? Bien entendu, je répondrai à toutes tes questions pour t’aider à devenir un parent formidable. Mais avant tout, tu dois savoir que tu es autorisé à faire des erreurs. Je crois même que c’est un peu le principe quand on devient parent. J’en ai fait tellement avec Henry, et pourtant regarde-le, c’est un garçon formidable.

Elle était si fière de son fils, que le sourire gagnait ses lèvres aussitôt qu’elle en parlait. Puis, Marvin déclara avoir besoin de compagnie pour la journée. Regina hocha la tête.

-Evidemment, je peux rester avec toi, ou tu peux venir chez moi, c’est comme tu veux. Je te préparerai des lasagnes si tu veux, ma spécialité.

Régina applaudit ma nouvelle résolution mais elle était la seule en cet instant à véritablement s’en réjouir. Personnellement, je ne savais pas si j’aurais la force de tenir cette résolution. Je laisserais le temps au temps et constaterais moi-même ce qu’il serait prêt à faire pour moi. Je ne m’arrêtais donc pas sur ce point. Pas plus que je ne m’attardais sur Gold. Il est vrai qu’il valait mieux laisser le Ténébreux vaquer à ses dangereuses occupations sans s’en mêler.

Je ne manquais pas de sourire à l’affirmation de Régina. Son amitié me touchait beaucoup et je me sentis très fier de ne jamais avoir tiré un trait sur cette relation que je chérissais. Le maire de Storybrooke valait vraiment la peine d’être connue et appréciée… même si de son point de vue, elle avait pu commettre beaucoup d’erreurs en matière de maternité.

- Faire des erreurs tu dis ? Je ne sais pas si mon côté perfectionniste pourrait s’en accommoder ! Mais tu as sans doute raison… Après tout, je verrais ! Je suis au moins certains que Hope pourra m’apporter le bonheur auquel j’aspire. Nous n’avons pas choisi ce prénom par pur hasard, après tout !

Régina me parla alors de ses fameuses lasagnes qui me firent d’ores et déjà saliver. S’il était un domaine dans lequel nous nous entendions à merveille, c’était bien la cuisine ! Je savais que mon amie était un véritable cordon bleu et il me tardait de pouvoir y goûter.

- Oh arrête, tu me mets déjà l’eau à la bouche ! Va pour tes fameuses lasagnes… peut-être que je pourrais même t’aider à les préparer…

Je me levais alors difficilement et retombais immédiatement sur mon sofa.

- A condition que je parvienne à retrouver mes esprits. J’aurais peur de mettre le feu à ta cuisine.

Je me relevais alors, me dirigeant vers le vestibule pour prendre mon manteau. Le manque de sommeil et les restes d’ivresse se faisaient sentir mais en allant avec douceur, je parviendrais à suivre Régina ! Je me sentais prêt à affronter une nouvelle journée que j’espérais pleines d’amitié et de moments inoubliable.